À 6 ans, Nihel El Ghoul se découvre une passion pour le volleyball sur la plage de Kélibia, en Tunisie. Il faut dire que c’est le sport le plus pratiqué de la ville, où un excellent club formateur du pays tend les bras à Nihel, qui saute sur l’occasion à 13 ans. 10 ans plus tard, elle plie bagage pour la France, où elle reste longtemps dans chaque club qui l’accueille : sept ans au Havre puis quatre ans à Poitiers. En parallèle, elle n’a jamais laissé tomber, ni son pays d’origine en participant à de multiples championnats avec l’équipe tunisienne, ni les grandes études en obtenant un doctorat en sciences et techniques des activités physiques et sportives et après cela, un BTS en nutrition.

Nouvelle saison chez les Louves, nouvelle équipe et nouvel objectif. Comment as-tu vécu ces changements ?

L’effectif est different de la saison dernière. Huit nouvelles joueuses et comme chaque début de saison tout commence par apprendre à se connaitre progressivement. L’adaptation se fait naturellement, on crée des liens, on fait des repas, des sorties tout en essayant de créer une ambiance du groupe qui est importante le long de la saison.

Quel regard portes-tu sur l’équipe de cette année ?

L’équipe cette saison est mature au niveau expérience avec des jeunes très motivées et dont le niveau de jeu est bon. Il y a une bonne dynamique qui s’est mise en place des le début de la saison. Je pense qu’on a réussi en un peu de temps à devenir une équipe compétitive qui cherche à tout gagner.

Monter en Ligue A : est-ce un rêve pour toi ?

C’est sur qu’une montée en Ligue A sera une concrétisation d’une saison mémorable dans une carrière de volleyeuse. Pour moi c’était toujours un objectif très souhaité depuis que je suis arrivée à Saint-Dié. Le club a tous les moyens pour monter en Ligue A.

Pourquoi penses-tu être faite pour ton poste de réceptionneuse attaquante ?

J’étais pointue à mes débuts et quelques années plus tard, je suis devenue réceptionneuse attaquante. Il faut être polyvalente sur tous les domaines techniques. Ce post demande beaucoup de maîtrise en réception de balle avant l’attaque. Je ne prétends pas être faite pour ce poste en particulier ; mais je pense qu’avec le travail j’ai acquis les qualités techniques et physiques qui m’ont permis de réussir à être performante sur ce poste qui me correspond beaucoup.

Quelle est ta place dans l’équipe ?

Je ne suis pas une joueuse qui parle beaucoup mais j’aime bien m’amuser sur le terrain avec les coéquipières. J’essaye de motiver les coéquipières, encourager et j’aime bien les défier aux entraînements. De temps en temps aussi je fais des blagues à ma manière.

Quels sont tes forces et tes faiblesses ?

J’estime être très combative, d’où découle le fait que j’accepte mal la défaite. Je suis toujours motivée, solidaire avec les coéquipières. Sur le terrain, je donne tout même si parfois une contre performance peut arriver. Je peux être trop soucieuse, je suis exigeante et dure avec moi-même. En conséquence, je perds parfois le contrôle sur mes émotions.

Qu’est ce qui fait la différence entre victoire et défaite, d’après toi ?

La victoire ou la défaite, c’est un résultat 100 % collectif. On ne peut pas gagner seule ; on gagne et on perd en équipe. Pour gagner, il est important de donner le meilleur de soi, d’être bien préparée, avoir un mental solide, confiance en soi et ensuite chacune individuellement doit faire du bon travail. Au contraire, la défaite est le résultat d’un travail non accompli. En général, si on perd c’est que l’effort individuel et collectif fourni sur le terrain n’a pas suffi pour battre l’adversaire.

Y a-t-il des enseignements que tu as appris qui te servent aujourd’hui ?

Le sport m’a appris beaucoup de choses dans la vie. C’est une école de la vie. Cela m’a aidée à me connaitre, à me surpasser, à savoir gérer mes émotions, être positive malgré l’échec, savourer la réussite après l’effort. J’ai appris aussi des leçons morales qui m’aident dans la vie de tous les jours comme trouver des solutions et savoir s’en sortir dans les moments difficiles de la vie. Le sport était et restera pour toujours le meilleur catalyseur et la meilleure source de motivation pour moi.

Comment se passent tes activités en dehors du volley ?

Je continue toujours ma formation en diététique-nutrition. Cette année je dois m’organiser car je fais des stages de pratique du métier de nutritionniste. L’équilibre entre ces deux vies professionnelles n’est pas aisé. En plus, je passe le concours en juin et j’enchaine la préparation du mémoire pour le présenter en septembre devant le jury. Mais pour le moment, ça se passe bien.

As-tu des hobbies que des supporters les plus fidèles ne connaissent pas encore ?

Après le sport (premier hobby), j’aime bien cuisiner (essayer des recettes healthy faciles et
gourmandes). Selon mon humeur, j’aime aussi lire et écrire des mémoires et des pensées. Sinon
quand j’ai l’occasion, voyager est un moyen de m’évader et découvrir le monde.

L’année dernière, tu avais évoqué certaines ambitions extra-sportives… Prête à en dire plus ?

Durant mon stage de six semaines avec la diététicienne Stéphanie Specty, je commence à
appliquer des connaissances et compétences dans le suivi alimentaire de deux coéquipières
(Maëlle et Iva) et deux footballeurs de l’équipe de Raon-l’Étape. Selon les objectifs de chacun, je
leur fais un programme de rééquilibrage alimentaire pour booster leur potentiel physique. Après la fin de saison, je vais réaliser à l’hôpital Saint-Charles de Saint-Dié un stage en thérapeutique pour le suivi des patients atteints de pathologies différentes. Je suis vraiment dans une phase de
pratique et d’acquis d’expérience.

Une chose que tu aimes et une chose que tu détestes ?

Parmi les choses que j’aime c’est être à la mer, c’est un endroit où je me sens libre et ça me
ressource beaucoup. Ce que je déteste c’est les moments où je peux perdre ma sérénité et le
plaisir dans ce que je fais, heureusement que ces moments arrivent rarement et ne durent pas
longtemps.

Une anecdote ou quelque chose à savoir sur toi ?

Une anecdote à savoir sur moi : si on me connait bien on sait qu’il me faut des dattes
(tunisiennes bien sur :-)) en collation avant le match. Aussi de l’huile d’olive au repas d’avant
match pour tout assaisonnement. C’est les deux ingrédients qui ne doivent pas manquer dans ma
routine.

As-tu entendu ou lu quelque chose qui t’aide et te porte cette année ? Une citation ou une phrase choc ?

J’ai lu un livre très intéressant récemment qui m’a beaucoup appris sur la puissance de notre subconscient. Quelles que soient vos croyances, les opinions ou les pensées que vous acceptez et
entretenez : amour, santé, gratitude, joie, paix ou même les projets que vous souhaitez réaliser, vous les attirez par la force du subconscient et ils pourront se produire. Vous êtes le capitaine de votre âme et maitre de votre destin.

Souhaiterais-tu faire passer un message aux supporters ?

Comme chaque saison, je profite de remercier tous les spectateurs et tout le monde qui
nous suit de près et de loin. Le public du POJC est vraiment top, leur soutien nous fait plaisir et
nous encourage beaucoup dans la victoire et la défaite. Continuez à soutenir le club, vous faites
partis de nos performances et vous êtes un élément majeur tout le long de la saison. Bravo et
merci infiniment !

Vous avez aimé l’interview de Nihel El Ghoul ? Apprenez-en plus sur ses coéquipières, Lisa Lecouls, Laura Urios ou encore Kristina Yordanska.