S’il y a une chose que vous devez savoir sur Yaremis Mendaro, c’est qu’elle a beaucoup d’humour. Vous le verrez transpirer dans cette interview. La deuxième, c’est que la pointue des Louves nous vient de Cuba avec une belle carrière derrière elle et avec de beaux objectifs à l’horizon.
Quel est ton parcours sportif ?
Yaremis : J’ai commencé le volley quand j’avais 10 ans a l’école. Je suis vraiment passé par toutes les étapes, les petits championnats au niveau du quartier, au niveau régional, urbain. Après l’école sportive, j’a intégré un centre sportif au niveau national, l’École nationale du Volleyball où se trouvent les équipes nationales de toutes les divisions : avant Juniors, Juniors et Seniors. Je faisais partie de l’équipe nationale cubaine Juniors jusqu’à l’âge de 19 ans. J’ai alors quitté l’équipe pour chercher des opportunités professionnelles.
J’ai été sélectionnée pour participer à plusieurs compétition, notamment les championnats du monde moins de 21 ans ou encore les championnats panaméricaine pour les moins de 23 ans.
Ma première expérience professionnelle à l’étranger fut l’Indonésie en 2014. Malheureusement, de ce fait, j’ai subi un blâme de la part de la Fédération cubaine de Volleyball pour avoir quitté la sélection prématurément. (Presque) deux ans dans mon pays sans pouvoir jouer, c’était difficile.
En 2015, je suis arrivée en France. L’Europe, pour la première fois de ma vie ! J’ai intégré l’équipe Élite d’Amiens. L’année-là, c’est Quimper qui a remporté le championnat et qui a connu la joie de la montée… Ils m’ont alors prise avec eux pour l’année suivante en Ligue A. Après cela, j’ai passé deux saisons sportives en 2e division italienne, dans les équipes de Baronissi et Ravenna. Je suis ensuite partie en Grèce où j’ai participé à mon premier championnat européen : la Challenge Cup. L’année suivante, retour en France. L’équipe de Nantes, en Ligue AF, m’a choisie pour intégrer la team. Saint-Dié-des-Vosges fut la quatrième ville française à me demander de les rejoindre, cette saison, après une année blanche de mon côté.
Que penses-tu de cette équipe et cette ville ?
Tout se passe bien. Saint-Dié est une petite ville tranquille qui comporte tout ce dont on a besoin. L’équipe et l’ambiance sont au top, on est une équipe de travailleuses.
Tu as beaucoup joué en France. Une raison particulière à cela ?
La France est un pays que j’adore. Je suis tombée amoureuse de ce pays la première fois que j’y ai mis les pieds. Mon pays d’origine reste mon pays préféré, mais la France suit dans la liste de près.
Tu es la seule pointue de l’équipe ! Qu’aimes-tu dans ce poste ?
En réalité on a une joueuse universelle, Gabi, qui peut jouer en tant que pointue aussi. Mais oui, je suis la seule « vraie » pointue. C’est un poste qui me convient parfaitement. Un poste parfait pour la gauchère que je suis. ‘
À Cuba, j’ai pourtant eu une formation de passeuse.
Le poste de pointue demande beaucoup de responsabilités et j’essaie de le gérer au mieux. J’avoue adorer attaquer en poste 2.
Quel est ton rôle dans l’équipe ?
Je suis venue ici pour aider l’équipe à réussir ses objectifs. On a un certain nombre de prétentions au niveau sportif. Mon rôle est celui d’une joueuse offensive.
Même si je suis ce qu’on peut appeler une joueuse âgée, je n’aime pas dire que je suis une joueuse d’expérience parce qu’on apprend tous les jours. J’essaie de donner le max de mes capacités.
Quels défauts et qualités t’impactent en tant que sportive ?
Dans le sport, ma qualité principale, c’est le physique. Je suis grande et gauchère, ce qui constituent des atouts non négligeables, surtout à Cuba, où le physique joue un rôle déterminant dans la sélection des joueuses. Mes qualités physiques me rendaient donc « attractives ».
En revanche, ma mentalité me joue des tours. Je dois progresser sur la confiance en moi. Car quand j’ai confiance, je suis performante. Mais si je la perds, j’ai de grandes difficultés à me relever.
Tu as déjà connu la Ligue AF. Comment te sens-tu face à l’objectif de la montée pour la meute ?
Dans le sport comme dans la vie, il y a beaucoup des facteurs pour arriver à la réussite. Il n’y a pas uniquement d’avoir « bien joué ». Le coach et moi sommes d’accord sur ce sujet : le facteur chance existe bel et bien.
Selon moi, il s’agit de combiner performance et chance. Faire au mieux avec les cartes en main.
As-tu tiré des enseignements des années passées ?
Chaque jour, chaque année, chaque saison, chaque équipe est une nouvelle expérience. En tout cas, pour moi, c’est comme ça !
Qu’est-ce qui t’anime au quotidien ?
C’est difficile de répondre je trouve. Je dirais qu’il faut faire avec la vie. Se réveiller, aller travailler, penser au prochain voyage, parler avec les personnes qu’on aime, les hobbies, etc. Beaucoup de choses peuvent me motiver, ça dépend des jours !
Que fais tu en parallèle de ta carrière sportive ?
Je cherche une formation mais n’ai pas encore trouvé mon bonheur. Je gère l’e-commerce d’un petit magasin. J’aime bien la retouche photo et le montage vidéo. Faire un blog me tenterait bien. Je cherche des idées pour être originale !
Quels sont tes plans sur le long-terme ?
J’ai quelques plans mais je préfère les garder pour moi, car on ne sait jamais ce que nous réserve l’avenir. Je pourrais gagner au loto ou bien être écrasée par un voiture – sait-on jamais – en tout cas je croise les doigts pour que ce ne soit pas la seconde situation !
Une chose sur toi à savoir ?
Je suis très maladroite et j’adore dormir. C’est plus un hobby qu’un besoin à ce stade…
Quelque chose que tu souhaiterais dire aux supporters ?
Merci beaucoup pour votre soutien, restez a nos côtés car on a besoin de vous et vous faites partie aussi de cette aventure. Ensemble on est plus fort.
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