“Les saisons se succèdent mais ne se ressemblent pas”. Sauf sur un point : la numéro 12 veut être la meilleure coéquipière possible, pour que les autres puissent compter sur elle, son énergie et son expérience. Pour Nihel El Ghoul, le volley fait partie de son identité. À Saint-Dié et sur le terrain, elle s’épanouit et se sent forte. Tant mieux pour elle, la fête continue avec la qualification des Louves pour les play-off.

Une longue et fructueuse carrière dans le sport

À 37 ans, Nihel El Ghoul est la joueuse la plus expérimentée de l’équipe des Louves. 25 ans dans le monde volleyballistique, ce n’est pas rien. C’est au jeune âge de 7 ans qu’elle est tombée amoureuse du sport, alors qu’elle jouait avec le ballon bleu et jaune avec son père sur la plage tunisienne. 

D’ailleurs, le volley est le sport le plus pratiqué à Kelibia en Tunisie, sa ville de naissance.

Elle intègre ainsi naturellement à 13 ans le club olympique de Kelibia (COK).

À 17 ans, elle fait partie de l’équipe tunisienne du championnat d’Afrique junior pour défendre les couleurs de son pays. Un parcours qui s’annonçait déjà beau et fructueux pour la jeune fille ! Elle participera à plusieurs CHAN en équipe sénior par la suite, et au championnat du monde en Italie de 2014. Ses derniers matchs dans l’équipe de Tunisie sont ceux du tournoi qualificatif aux JO en 2016.

En parallèle, elle reste 10 ans dans le COK et évolue dans toutes les catégories.

Son arrivée en France date de 2007, alors qu’elle signe au Havre. Elle y reste sept saisons et y expérimente toutes les montées sauf la dernière : de N3 à N2 à Elite. Enfin, avant de rejoindre Saint-Dié Volley Club, c’est le CEP Saint-Benoît de Poitiers qui la chapeautait pendant quatre ans. 

Des études et une vie professionnelle riches

Un doctorat en Sciences du sport ne lui a pas suffi. Motivée et intéressée par toute une variété de domaines, la volleyeuse s’est aussi lancée à 35 ans dans un BTS en diététique-nutrition, qu’elle finalisera bientôt mais dont les stages avaient été retardés en raison du Covid. Elle souhaite combiner par la suite ce domaine avec celui du sport. Appliquer ses connaissances aux sportifs de haut niveau. La performance sportive est intimement liée à une “bonne gestion nutritionnelle” et un bon suivi alimentaire. 

En attendant de se consacrer plus “Le club a le potentiel d’aller très loin.” Les objectifs sportifs à long-terme, Nihel n’aime pas passer trop de temps à y songer ou à planifier le futur à la lettre. “J’aime bien aller pas à pas”, nous dit la numéro 12. 

Les particularités de la saison selon Nihel El Ghoul

Elle retient un début de saison compliqué Des arrivées tardives, un manque de préparation. Mais ce qui est le plus incroyable, c’est bien la rapidité avec laquelle ces difficultés initiales ont été surmontées. Les jeunes femmes qui ont rejoint les Louves cette année (la plupart des joueuses de l’équipe donc) sont expérimentées et ont un très bon niveau. La progression et les bons résultats ont donc naturellement suivi. 

“Nous avons réussi à forger un bon mental et stabiliser notre jeu collectif.” Grâce à un staff efficace, une bonne communication et une bonne entente sur et hors du terrain, l’équipe a pu atteindre les play-off. Le groupe travaille dure avec le staff, communique beaucoup et surtout vit bien en dehors et à l’intérieur du terrain. Cette bonne ambiance a permis à performer et avoir des bons résultats pour atteindre les play-off, 1res de la poule de la phase régulière. 

La préparation, la préparation, la préparation 

Les play-offf ne sont pas tombés tout cuits dans les mains des joueuses, ni par l’opération du Saint-Esprit. Malgré les semaines mouvementées que les Louves peuvent avoir, comme un reportage TV de France 3 la semaine avant le match retour contre Quimper, l’équipe reste concentrée sur son objectif. En l’occurrence, la “finale” de cette phase régulière face à Quimper, qui déterminait qui gagnerait sa place en play-off. Motivée et stressée, la meute a très bien préparé ce match avec le staff, à coups d’analyses de l’adversaire en vidéo (pour la technique) et d’entraînements intensifs sur le terrain. 

Au-delà de cette préparation, l’équipe a dû faire montre d’une combativité et d’une discipline sans pareilles. Nihel El Ghoul rappelle qu’à égalité avec ces deux qualités démontrées, jouer avec plaisir leur a aussi permis de se démarquer. “Le jour du match était un jour de fête !”, dit-elle. Ainsi, c’est une troisième qualification pour les Déodatiennes. Pour les joueuses qui sont là depuis un, deux, trois ou quatre ans : c’est toujours la même euphorie.

Passion volley

Le secret de la réussite ? Comme ses coéquipières, Nihel a fait de sa passion son métier. Néanmoins, la récep’attaque des Louves en parle avec encore plus d’admiration, de révérence que coutume. “Tu fais ce que tu aimes le plus au monde, tu prendras plaisir à le faire tous les jours. Le volley est une partie de moi, c’est plus qu’un simple sport ou activité quotidienne. C’est une identité, une passion et depuis quelques années je suis fière de faire de ma passion un métier. Cette passion me donne la motivation d’aller m’entraîner pour prendre du plaisir et pour me fixer des objectifs individuels au service de l’équipe et de la performance.” Elle explique également que le volleyball lui permet de s’exprimer différemment et de vivre de fortes émotions. Sur le terrain, elle s’épanouit, se sent libre et forte. Une passion qui ne cessera jamais, même après la fin de sa carrière professionnelle, elle en est convaincue. 

Cette alliance passion/métier, particulière dans le monde professionnel parfois, lui permet en tout cas de prendre ses objectifs et ses entraînements au sérieux. De ne pas sous-estimer ses adversaires en poste de réception-attaque. De rester combative et de garder la face afin de faire preuve de stabilité et de soutien moral pour le reste de l’équipe. Mais bien sûr, il s’agit d’un sport qui suscite des émotions vives dans la victoire et la défaite et il est nécessaire de relâcher la pression. 

Disciplinée, Nihel se permet de rire avec ses coéquipières pendant les entraînements. Il faut bien mettre l’ambiance ! Généreuse, la numéro 12 prend soin de ses coéquipières en leur cuisinant des bons petits plats. Un membre que tous les sportif.ves aimeraient avoir dans leur équipe donc.