Manu Dumortier n’avait pas prévu Raquel Pereira Dos Anjos dans ses calculs. Lors du recrutement du joueuse, c’était une joueuse croate qui aurait dû intégrer la meute pour l’année sportive à venir. Mais suite à des soucis techniques, cette dernière a dû être remplacée rapidement, à quelques semaines du lancement de la saison. Le club de Saint-Dié a eu la chance de pouvoir compter sur Raquel, qui n’a jamais déçu. Au contraire, la jeune femme est une excellente joueuse, qui démontre sa combativité et ses talents sportifs à chaque match.

Une grande carrière internationale

Raquel a commencé le volley à l’âge de 13 ans dans une petite ville de Minas Gerais au Brésil. Un an après, elle joue déjà son premier championnat ! Son entraîneur a failli réussir à la faire intégrer une équipe professionnelle, Praia Clube. Cette équipe est devenue une pièce maîtresse du monde volleyballistique brésilien, une grande équipe. Finalement, son entrée dans l’univers professionnel est repoussée cinq ans plus tard : à 19 ans, Sao Paulo la prend sous son aile pendant les cinq années qui suivent. 

“Le sport t’ouvre des portes et te donne des connaissances que tu gardes à vie ! L’échange de culture et de connaissances est une chose que personne ne peut vous enlever.”

En 2011, à 22 ans, elle découvre le volley en dehors du Brésil. Une première expérience de l’international qui se déroule dans la petite île de Surabaya, en Indonésie. Elle y a d’ailleurs évité un tsunami de peu… Deux années riches en nouvelles expériences et cultures ont suivi l’Indonésie : le Portugal puis la Finlande. 

Malheureusement, son envolée est coupée court par une vilaine blessure, grave, au genou, en 2013. Elle n’a pu reprendre sa carrière que trois ans plus tard. Elle reste alors en Italie quatre saisons. Sa venue à Saint-Dié a constitué une immense surprise… et une très grande joie !

Une saison qui commence avec quelques écueils

Pour Raquel, l’appel de son manager qui lui a annoncé la proposition du club de Saint-Dié d’intégrer l’équipe d’Élite féminine de la ville l’a estomaquée. À seulement quelques semaines du début des hostilités 2021/2022, l’espoir qu’on lui propose un contrat semblait perdu. “Mais la beauté du sport, c’est que vous n’êtes jamais préparé à 100%.”

La première difficulté rencontrée fut la communication. Parlant portugais et couramment italien, l’anglais est plus laborieux, communiquer avec ses coéquipières et le coach n’a pas été de tout repos. Son français s’est heureusement bien amélioré depuis. La proximité de la langue latine qu’est l’italien aidant forcément. Quelques couacs subsistent, comme elle explique : “Parfois, les quatre langues se rejoignent mais, au final, l’important est de comprendre…”. La communication est un aspect primordial de la bonne cohésion sur le terrain !

Plus gravement, le second obstacle que Raquel Pereira Dos Anjos a rencontré fut de se blesser. La constance et la régularité sont les pierres angulaires d’un bon niveau et de bonnes performances. La blessure fait l’effet d’un pavé dans la mare et perturbe les résultats collectifs. Heureusement, l’assistance d’Oussama Zmirli et de Manu Barthelemy sont précieuses et lui ont été plus qu’utiles pour récupérer et revenir au top de sa forme. 

Le calme avant la tempête ?

Ce n’est pas nous qui le disons, mais bien la principale intéressée : sur le terrain, Raquel provoque, cherche le conflit, répond à l’arbitre et défend farouchement son équipe et ses coéquipières. Aurait-elle pu être capitaine elle aussi ? C’est possible…

C’est une toute autre personne qui entre et sort du terrain. Hors du parquet, la pointue est calme et discrète. Cela lui permet, en retrait, d’observer et analyser. Les erreurs et l’inconstance du début de saison ? Balayées. La blessure à l’abdomen ? Un souvenir oublié. En revanche, une philosophie commune aux membres de l’équipe et au coach résonne comme un écho : chaque match doit être disputé comme une finale ! Ne jamais sous-estimer l’adversaire, ni considérer un set ou un match comme acquis, aller chercher chaque point. Avec les Louves, tout est possible comme l’a démontré le match contre Mougins

Une carrière qui touche à sa fin

Toute bonne chose a une fin. Et qui dit grande carrière sportive dit risques de blessures et de passer à côté d’une vie personnelle développée et épanouie. Ce n’est pas ce que souhaite Raquel Pereira Dos Anjos. Déjà tata (félicitations !), la joueuse brésilienne souhaite agrandir la famille en fondant la sienne. Pour consacrer le temps qu’elle mérite, elle pense arrêter de jouer dans quelques années. Après 20 ans de carrière, l’épuisement physique et mental se fait sentir. 

Concluons ce portrait par une citation emplie de sagesse de la numéro 11 des Louves :

“La vie est une école et un livre pour ceux qui savent lire, nous aurons sur notre chemin plusieurs obstacles et entraves qui tenteront de nous arrêter, mais tout dépend de l’importance et du poids que vous leur accordez, car l’impossible n’est qu’une question d’opinion.”