La date du 27 novembre approchait et personne n’aurait envisagé ce qui allait se produire. Les Louves se sont mesurées à Mougins, la meilleure équipe au vu des scores et du classement de la saison. Quatrièmes du classement, les plus fervents supporters des Vosgiennes n’auraient peut-être pas misé sur elles, et pourtant… Ce match a prouvé que les Louves ne manquent pas de talent ! Confrontées au meilleur de ce que l’Élite a apporté cette année, elles s’imposent après des efforts intenses sur quatre sets (3/1 : 29/27, 25/18, 23/25, 25/18). 

Un succès inattendu

Les Louves affrontaient samedi le leader de l’Élite féminine 2021/22. Une équipe à priori intouchable, invaincue depuis le début de ce championnat. Aucune équipe n’avait jamais réussi à leur dérober le moindre set depuis le début de la saison. Jusqu’à ce samedi 27 novembre, soirée fatidique pour Mougins qui ne perd pas sa couronne mais voit son palmarès entaché.

Ce n’est pas quiconque qui l’affirme, mais bien Manu Dumortier, coach des Louves : ce match était le meilleur depuis le début de l’année. « Elles ont bien combattu, à la hauteur des espoirs qu’on a en elle. » Les joueuses ont fait preuve de qualité de jeu dans la durée et de « très peu de moments faibles ». Suite à un recadrage musclé la semaine dernière, les Déodatiennes se sont reprises et le sérieux et la concentration ont retrouvé leur place d’honneur dans les rangs. La main de fer dans le gant de velours a encore frappé après un relâchement constaté suite à la victoire contre Quimper en Coupe de France qui avait résulté en une défaite la semaine suivante face à la même équipe. Quoi qu’il en soit, M. Dumortier est « ravi d’avoir faire tomber le leader pour la première fois » après six matchs à 3/0 côté Mougins.

Camille Dupouët
© Camille Dupouët

Saint-Dié, terre d’exploits

Ce n’est pas la première année que les Louves font des miracles. Et cette saison, ce n’est pas la première fois qu’elles réalisent des exploits alors même que les chances ne sont pas en leur faveur. Des équipes plus fortes, qui avaient eu le temps de s’organiser depuis plus longtemps… Pourtant, les Louves ne comptabilisent que deux défaites et ont leur place en Coupe de France pro ; avec Le Cannet comme prochain adversaire de cette compétition !

Baptiste Suire
© Baptiste Suire

Contre Mougins, les Louves ont la rage… de vaincre !

Contre la première équipe de ce championnat Élite, les Louves ont joué comme si elles n’avaient rien à perdre. Mais aussi comme si tout était possible. Et tout était possible. Finalement, il a semblé qu’elles ont fait le nécessaire : considérer leurs adversaires non pas comme le leader (qu’elles étaient pourtant) mais comme une équipe vulnérable.

Les Louves dictent leur loi dans les premiers sets

Les Louves s’épanouissent dans un premier set où les Mouginoises sont « endormies » et ne trouvent pas le bon rythme, selon la coach côté visiteurs, Sabrina Dridi. Nos Louves sont allées chercher les points, chercher les victoires, avec des attaques bien senties. Julie Mollinger et Raquel Pereira Dos Anjos ont brillé de ce point de vue.  Elles rattrapent Mougins qui s’apprêtent à remporter le set alors que les Louves ont 22 points.

Dans le deuxième set, Sabrina Germanier joue son rôle de passeuse comme il se doit et Jacqui Armer multiplie les attaques. Le set est remporté facilement avec Julie aux commandes du service.

Dorian Cochet
© Dorian Cochet

Un troisième set qui signe le début de la fin ?

Le début du troisième set se passe comme sur des roulettes, à l’image des deux premiers. Mais les Azuréennes remettent la main sur le match dans le troisième set. Un service manqué de Raquel leur offre le 25e point. Elles parviennent à souffler un temps mais les Louves redoublent d’agressivité pour expédier le dernier set et ne surtout pas aller au tie-break.

Reprenant espoir suite à leur victoire dans le troisième set, les visiteuses attaquent et se défendent avec une hargne renouvelée, se reprenant, mais trop tardivement. Mais en face d’elles, la meute cherche à faire couler le sang. Enivrées par la perspective d’une victoire, leur niveau confirmé dans les deux premiers sets, et les cris du public, Raquel ne laisse aucun ballon être bloqué de l’autre côté du filet, déchainant ses forces dans des attaques qui font mouche tandis que Nihel El Ghoul, ou encore Iva Jurisic Pehar, tiennent la cadence en réception. Les Louves s’envolent et ne laissent plus le temps aux visiteuses de les rattraper. Le set et le match se closent sur une faute de Caroline Livingston.  Selon la pointue de Mougins, Vanessa Bonacossi, originaire du Grand Est, « on n’a pas joué, on ne s’est pas reconnu ». Lorsqu’elles sont parvenues à remobiliser les troupes, il était déjà trop tard dans le jeu.

Félicitations aux Louves pour cette performance formidable et titanesque ! Pour affronter un géant, seule une équipe de même carrure pouvait triompher.  Ce match place les Louves chez les grands de l’Élite, elles ne perdent pas l’honneur qu’elles avaient gagné l’année dernière. C’est aussi une vigueur renouvelée et redoublée dans la course aux play-off qui se profile. Les Déodatiennes ont pris les rênes de leur destin. Nous réservent-elles d’autres miracles ?

Florine Belloy
© Florine Belloy