La capitaine des Louves est sur la pente ascendante ! Après une année difficile marquée par une blessure importante, qui a eu ses conséquences sur la joueuse à tous les niveaux, Julie Mollinger est prête à reprendre sa place non pas de meneuse, mais de joueuse sur le terrain.

Replongez dans le parcours de Julie avant d’en savoir plus sur elle cette année au travers de cette interview.

L’année dernière, tu as malheureusement subi une blessure importante, qui a bouleversé ta saison. Comment as-tu géré cette période difficile sur le plan physique et mental ?

Julie Mollinger : Pour tout dire, c’est une des périodes les plus difficiles de ma vie de sportive professionnelle que j’ai connues.
Malheureusement, une blessure de cette ampleur ne se termine pas du jour au lendemain.
Je n’en suis pas encore tout à fait sortie. Pourtant, je vois chaque jour un peu plus le bout du tunnel.
Cela a été beaucoup de bas et beaucoup de combats aussi bien physiques qu’au niveau mental.
Heureusement, j’ai été entourée et soutenue par mon conjoint, ma famille et le club. Ces moments et ce soutien m’ont vraiment aidé à continuer d’avancer et m’ont rendue plus forte, plus déterminée encore.

Comment te sens-tu maintenant, revenant progressivement dans les matchs ? As-tu des objectifs perso pour cette saison ?

J’ai tellement rêvé de ce retour, de retrouver mon sport, les sensations du terrain et de l’équipe, j’en suis heureuse et fière de l’avoir fait, je me l’étais promis.
Mais ce n’est pas terminé, le retour est progressif. J’ai du mal à être lucide et satisfaite de la situation, j’en veux toujours plus. C’est ma personnalité de sportive mais qui m’a aussi permis d’atteindre mes objectifs.
Il est difficile pour moi de voir le positif et les petites victoires car je suis perfectionniste. Mais ça avance !
J’aimerais déjà être au top et apporter mon maximum à l’équipe, au club. Mon objectif est simplement de me fondre dans l’objectif commun et de tout donner pour le réaliser.

Peux-tu partager des moments forts de ta carrière jusqu’à présent ? Des matchs ou des expériences qui t’ont particulièrement marquée ?

J’ai énormément de beaux souvenirs dans la tête et c’est pour ça que je suis profondément amoureuse du volley.
Le championnat d’Europe 2011, un match de coupe d’Europe avec Albi ou encore gagner la Coupe de France avec Saint-Raphaël en 2019 sont des moments très forts.
Certains matchs de playoffs avec Marcq-en-Barœul, Nancy ou Saint-Dié sont des supers souvenirs aussi et forgent une carrière. Plus que les résultats, je dirai que c’est les moments forts de groupe qui marquent le plus.
J’ai eu la chance de partager des saisons avec des amies, ma grande sœur, être entraînée par mes parents et avec le recul, ça n’a pas de prix pour une sportive.

En dehors du volley, quelles sont tes passions et intérêts ? Comment équilibres-tu ta vie en dehors du sport ?

Je ne suis pas très difficile dans mes choix d’activités.
Je suis quelqu’un qui aime les gens, profiter et partager des moments simples entre amis, en famille. C’est également important pour moi d’être active.
J’ai depuis longtemps souhaité avoir un autre emploi en parallèle du volley (Pôle emploi, Mission Locale de Saint-Dié et cette saison au club). Cela me permet de prendre du recul, de voir parfois les choses différemment et être plus performante dans mon quotidien de sportive. Un équilibre essentiel pour mener de front la vie de femme et celle de sportive.
C’est parfois difficile, et il faut trouver le bon équilibre pour que le corps puisse répondre aux exigences du sport de haut niveau tout en conservant cet équilibre.

Quels sont les aspects du volley que tu apprécies le plus ?

J’aime la vie de groupe, les valeurs collectives, la communication, les échanges. Je suis profondément passionnée par le volley, j’aime la finesse de ce sport. Je suis simplement heureuse sur un terrain.

Merci à tous de continuer à nous soutenir, nous encourager, vibrer à nos côtés pour faire rayonner notre belle ville de Saint Dié partout en France grâce au Volley. – Julie Mollinger

Au vu de ton expérience, as-tu des conseils pour celles qui aspirent à une carrière dans le volley ?

J’en aurais tellement… Ça peur sembler un peu cliché mais je le pense vraiment :
Ne rien lâcher, avoir confiance en soi et se donner les moyens d’y arriver.
Le volley est un sport où tout les profils peuvent avoir une place. Le tout est de travailler, de persévérer et de développer des qualités qui compensent nos manques (athlétiques/physiques…).
Il y aura des difficultés, des coups durs, des gens qui ne croient pas en vous…
Mais en étant persuadé de votre valeur et en travaillant, c’est possible. Lorsque qu’on ne peut pas passer par la porte d’entrée, on essaie de rentrer par la fenêtre. C’est aussi une force de caractère qui nous amène au plus haut niveau.
En jeune, dans ma carrière, professionnelle ou internationale je n’ai pas toujours été sélectionnée, j’ai dû me contenter parfois des miettes qu’on me donnait et montrer ma valeur dès que j’en avais l’occasion. Beaucoup d’entraîneurs sont émerveillés ou rassurés par des grands gabarits, des grosses attaquantes.
Il faut être patiente et saisir son moment. C’est difficile et parfois injuste mais le travail de l’ombre et collectif est bien plus important que ce qui fait briller les yeux, et ça finit toujours par se voir.

Comment vois-tu ton rôle de capitaine au sein de l’équipe cette saison ?

Comme chaque saison je vais m’adapter aux besoins de l’équipe et du staff. J’essaierai d’apporter sur le terrain et en dehors, selon les personnalités, les cultures et les façons de travailler pour en ressortir le meilleur collectivement.

Un avis sur la composition d’équipe de cette année ?

Nous avons une équipe complète composée des belles individualités. Le groupe est agréable et montre une force de travail collective intéressante. Les filles sont plutôt discrètes, il nous faut réussir à trouver notre identité d’équipe et notre façon de communiquer.
On a vu de belles choses sur la période de préparation et tout se construit doucement avec un effectif qui ne l’oublions pas est renouvelé.

Y a-t-il un match ou un adversaire que tu attends avec impatience cette saison ?

Je suis revenue avec un état esprit conquérant et une force de caractère plus grande.
Je reviens de loin, je veux jouer, je veux gagner, je veux prendre du plaisir et savourer chaque minute sur le terrain.
Pour un objectif de montée, le plus important reste l’état d’esprit que nous aurons, on ne doit rien vouloir lâcher, chaque match, chaque set est important.

Peux-tu partager un moment drôle ou inoubliable qui s’est produit dans le cadre de ton expérience au club de Saint-Dié ?

J’ai vraiment aimé le dernier match de ma première saison, quand nous avons terminé avec une victoire 3/0 à domicile contre Levallois qui était invaincu.
Nous avons fêté la fin de saison avec l’équipe, le staff et les gens du club.
C’était vraiment Saint-Dié… une belle performance sportive, un moment de fête avec le public puis un moment festif, convivial et chaleureux en profitant tous ensemble : dirigeants, club, bénévoles, partenaires, équipe. Un moment à l’image du club que Pierre a construit.